L’AGEMP : un engagement quotidien pour les droits des Femmes
Demain, c’est la journée internationale des droits des Femmes, l’occasion pour l’Association Générale Etudiante de Midi-Pyrénées – AGEMP – de dresser le bilan d’un engagement quotidien en faveur des droits des Femmes.
Un récent rapport du Forum économique mondial (WEF) annonçait qu’il faudrait attendre 2095 pour atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes sur le plan professionnel : la perspective de l’égalité est le fruit d’années de revendications féministes et de mesures législatives, comme l’instauration de la parité alternative sur les listes électorales.
« Pour respecter les critères de parité sur les listes électorales, nous avons dû penser nos listes, rechercher des candidates motivées, en motiver certaines. Ça a rendu la constitution de nos listes plus difficiles. Pour autant, le fait d’introduire la parité dans les équipes des représentants au sein des conseils de l’Université a permis à un certain nombre de femmes, à la fois étudiantes et enseignants-chercheurs de prendre part à la gouvernance de l’Université, autrefois, comme notre association, majoritairement masculine. Maintenant, les élues sont plus nombreuses dans notre association, plus actives. Ces élues s’avèrent être aussi compétentes que les autres, il fallait juste un petit coup de pouce. »
Anastasia Drouot – Elue au Conseil d’Administration de l’Université Toulouse 1 Capitole – Corpo Arsenal
Pourtant, 2095 semble loin. Faut-il dès lors se contenter d’attendre la fin du siècle ? Pour l’AGEMP, la réponse est “Non”, sans équivoque. Dès lors, comment agir au quotidien pour avancer la date programmée d’une réelle égalité ?
Les corps intermédiaires, acteurs de transformation sociale.
Les associations étudiantes se démarquent par une démarche singulière en alliant revendications et projets dans un seul et même but : améliorer les conditions de vie des étudiants, et plus globalement des jeunes. En effet, si les revendications permettent de répondre sur du long terme à leurs exigences, c’est par le projet que sont apportées des réponses spécifiques et immédiates.
Le projet est au cœur de l’activité des associations étudiantes. Permettre l’accès aux postes à responsabilité et la gestion de projets pour les femmes est un pas de plus vers l’égalité.
« Dans mon association, j’ai eu l’immense chance de ne jamais avoir été discriminée, rabaissée à cause de mon sexe. Ce n’est malheureusement pas le cas partout. Les associations étudiantes c’est comme l’école ou l’université, c’est l’école de la vie. Quand les assos permettent aux femmes d’être à la tête de projets, c’est un pas de plus pour l’égalité Homme-Femme. Le travail n’est donc pas encore fini, mais les mentalités changent et nous continuons activement à essayer d’agir dans ce sens. »
Méryl Srocynski – Vice-présidente de l’Association des Etudiants en Pharmacie de Toulouse
Soirées étudiantes et affiches sexistes : ça suffit !
Le sexisme ordinaire subsiste, mais lorsqu’il s’agit des soirées étudiantes, nous sommes confrontés à un sexisme agressif, vulgaire, sans aucune retenue. Les boîtes privées qui les organisent surfent sur les clichés. C’était le cas, rappelez-vous, de la traditionnelle soirée “American Campus” d’Octobre.
Souvent, ces mêmes boites privées imposent leurs outils de communication aux associations étudiantes pour l’organisation de leurs événements.
« Pour une association étudiante, les soirées représentent une part importante de leur activité. La communication qui en est faite (généralement réalisées par l’établissement qui accueille la soirée) est trop souvent sexiste et pleine de clichés. Pour les étudiant-e-s en soins infirmiers par exemple, on a souvent affaire à l’image de l’infirmière sexy avec une tenue minimaliste et des positions provocantes. On nous répond « que c’est pour faire venir les gens », mais on en a assez de l’image que ces affiches renvoient de notre profession et plus largement de la condition de la femme. Arrêtons de faire croire que les étudiants ne sortiront plus si la communication des soirées devient respectueuse, car c’est aussi les prendre pour des idiots ! »
Mathieu Maisonneuve – Président d’Etik – Association des étudiants en soins infirmièrs de l’IFSI Croix Rouge
La tradition, c’est également ce qui fait que nombre d’associations étudiantes ont usé des mêmes codes de communication, pour faire venir du monde aux soirées : c’est l’héritage de leurs prédécesseurs, les corporations étudiantes. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes associations étudiantes qui s’engagent aux côtés de l’AGEMP et revendiquent n’avoir de “corpo” que le nom.
« Les publications passées des associations étudiantes ont contribué à l’image misogyne et machiste qu’elles portent aujourd’hui. Même si les habitudes sont difficiles à changer, depuis quelques années l’AEPT promeut une communication respectueuse. On essaye de changer les mentalités et on fait évoluer nos méthodes. Le travail est payant puisque cette année nous avons réussi à imposer nos affiches. Lors des soirées PACES par exemple, à notre demande, les images n’étaient plus imposées mais proposées et discutées. Ça nous a permis d’imposer nos propres affiches. »
Amira Hachani – Présidente de l’Association des Etudiants en Pharmacie de Toulouse (AEPT)
“Si ta soirée était si bien, tu n’aurais pas besoin du sexisme pour la vendre”
L’AGEMP s’engage encore plus pour l’égalité et se lance aujourd’hui dans sa campagne qui vise à stopper l’utilisation d’affiches et de communications sexistes notamment lors de l’organisation des soirées étudiantes.
Objectif “Zéro affiche sexiste”
Pour cela, il s’agit d’une part de proposer gratuitement une banque d’affiches de soirée, libres de droit et d’autre part, des formations sur l’utilisation des outils de communication pour ne plus subir les demandes des boîtes privées. L’AGEMP et les associations étudiantes engagées pour l’égalité homme-femme iront à la rencontre des associations étudiantes pour créer le dialogue, le tout dans une démarche d’éducation populaire, par les pairs.
Pour autant, la lutte pour l’égalité ne se résume pas à changer les pratiques de communication.
Dès à présent, les étudiants et les associations étudiantes pourront bénéficier de formations remises à jour, intégrant une place plus importante à la sensibilisation aux inégalités homme-femme.
Autre acteur incontournable, l’Université devra prendre ses responsabilités. A l’Université Toulouse 3 Paul Sabatier, le travail a déjà commencé avec notamment la réflexion autour de l’orientation dans des filières jugées à tort comme « masculines » ou « féminines ». De plus, les élu-e-s de l’AGEMP, issus des listes BOUGE TA FAC auront à cœur de travailler à la rédaction d’une charte de l’égalité homme femme, à l’instar de ce qui s’est fait à l’université de Bordeaux.
La journée internationale des droits des Femmes, c’est l’occasion de faire le bilan mais aussi de se projeter, de mettre en place des projets. Pour nous, les associations étudiantes, ces dernières années, l’heure était à la remise en question, à une réelle prise de conscience de notre impact sur les jeunes et de notre rôle, et pour tout dire, il était temps.
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Télécharge les visuels « assos étudiantes pour l’égalité homme-femme »